36e Salon des Arts de Montlignon – Invité d’Honneur avec l’artiste peintre Adam

Discours le soir du vernissage de l’exposition de 36e Salon des Arts de Montlignon

Par Monsieur Alain Goujon
Maire de Montlignon
Vice-Président de l’Agglomération Plaine Vallée
Vice-Président de l’Union des Maires

36e Salon des Arts de MontLignon - Invité d'Honneur avec l'artiste Peintre Adam

Le bon et le beau

Chers amis de Montlignon et d’ailleurs, votre présence n’est pas seulement formelle:

il y a ,bien sûr, les liens d’amitié et l’empathie qui nous réunissent et il y a aussi l’amour de l’art qui nous rassemble : l’alliance du Bon et du Beau (en quelque sorte),

Et je ressens votre présence comme l’expression de ces deux qualités. Mais peut-être est-ce la même chose, je veux dire la même aspiration, la même intention.

Lorsqu’il s’applique à une personne, le mot grec Kallos, la désigne comme une belle, noble et bonne personne. Kallos se traduit à la fois par la bonté et par la beauté qui (plus encore que des qualités) sont des valeurs porteuses d’émotion et promesses de bonheur.

C’est ce que je ressens lorsque, fluide et légère, se répand la musique de Michel Legrand. De la tristesse aussi, de la nostalgie enfin puisqu’il fut, un temps, montlignonnais, habitant La Pastorale à quelques pas d’ici.

Précisément, un air de Michel Legrand vagabondant dans ma tête que je trouvais bien en harmonie avec ces mots prononcés par je ne sais lequel de vous deux, Adam ou AMIMONO, l’un et l’autre sans doute, d’une même voix:

“Nous n’avons pas de message à faire passer, si ce n’est la beauté et la poésie de l’humain, de ses constructions, les expressions, les sentiments, les situations, les objets…”

Aussi permettez moi (tant vous semblez complices) de vous associer dans mon commentaire malgré ce qui vous différencie voire, vous oppose :

Peinture et sculpture / toile et fils / aplats et volumes / Poly et monochromie…

Mais chez l’un comme l’autre, je crois percevoir un même désir d’exprimer l’humain dans ce qu’il a de BEAU et de BON.

Votre art n’est pas porteur d’idées mais de sentiments, il n’est pas une arme de combat mais une main tendue, il proscrit l’agressivité et la violence, il prône la paix et l’harmonie.

En découvrant les peintures d’Adam et les sculptures d’ AMIMONO, résonnait en moi la musique et ces paroles de Michel Legrand:

“J’ai dessiné son corps et j’ai peint son visage

Son portrait et l’amour ne font plus qu’une image”

Quelle différence y-a-t-il entre la palette du peintre et la gamme du musicien?

L’un accorde ses couleurs, l’autre harmonise ses notes. La même pensée créative les anime, nourrit son imaginaire et un même geste (sur les touches d’un piano ou dans le maniement d’un pinceau) transcrit les reflets de l’âme du poète en musique, qu’elle soit musique des sons, des formes ou des couleurs.

Ainsi naissent les œuvres d’art, telles qu’elles nous sont aujourd’hui proposées par Adam, AMIMONO et vous tous , chers amis peintres.

Brigitte ADAM

Madame, si je me fie à ce que votre peinture exprime (ou du moins telle que je la ressens) je vous imagine d’un naturel plutôt bienveillant.

J’apprécie en effet que vous peigniez plutôt les gens que les objets….mais les objets comme les gens.

Vous les serrez les uns contre les autres pour mieux les englober d’un même regard. Ainsi appartiennent-ils au même monde, tous semblables et partageant un destin commun.

Et cependant, la générosité avec laquelle vous les mettez en couleurs exalte leur personnalité/ leur spécificité / leur individualité.

Le monde est ainsi représenté dans sa globalité/ dans son unité/ et sa diversité.

Voudriez-vous vous en défendre, je qualifierais votre art de peinture engagée car il traite de l’humain/ des liens qui soudent l’humanité/ de l’amour qui doit nous unifier/ de la solidarité qui doit nous animer.

AMIMONO

Monsieur, contrairement à la vision grand angle d’Adam, vous observez le monde en téléobjectif.

Une posture, une attitude, un geste… sont saisis dans l’instant.

Mais l’homme ou la femme (ainsi surpris) nous sont montrés dans une position qui ne les fige pas dans l’immobilité, mais qui les inscrit dans un mouvement entre un “avant” dont nous ignorons tout et un “après” impossible à deviner.

Vous délaissez alors le téléobjectif au profit du microscope, car la transparence de vos sculptures nous incite à voir l’intérieur des personnages, un intérieur vide qui offre à notre imagination des horizons lointains et des perspectives infinies.

Rien d’intrusif dans ce rapport !à l’autre mais au contraire (là aussi) de la bienveillance, de l’empathie, de l’amour.

Ainsi, deux approches différentes voire opposées (comme je le soulignais tout-à-l ‘heure) convergent dans la même direction.

Ah, si j’avais le temps, j’aimerais, chers amis peintres, m’attarder devant chacune des toiles ici exposées et me laisser guider par l’imaginaire de son auteur, transporter par les traits de son pinceau, submerger par ses couleurs… et attendre (entre ombre et lumière) que se révèle son intention.

Je n’ai pas le temps… mais je n’ai pas de doute.

Je connais, chers amis peintres, vos rêves et vos angoisses, vos désirs et vos craintes, vos espoirs et vos colères. Nous les partageons.

Votre mérite (au travers de vos œuvres) est de nous aider à percevoir la beauté du monde et à en tirer les conséquences afin, (comme dans la chanson de Michel Legrand) que nous puissions :

“Vivre comme on aime, échanger, partager, donner sans rien attendre.
Vivre dans ce monde en sachant tout le temps, parler et se comprendre”.

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