Banc à l’opposé – Paris

Sculpture murale (filaire)

Banc à l’opposé – Paris

Sculpture murale (filaire)

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Descriptif
Technique :
Mixte - Sculpture murale sur fond  bois peint. Pièce unique
Format :
97 H x 140 L cm
Information :
Pièce unique.
Encadrement :
non
Garantie :
Vendue avec certificat d'authenticité.
Paiement :
Paiement sécurisé par Carte bancaire.
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Solitude.

Ici, à Paris, sur ce banc à l’opposé l’un de l’autre ils sont identiques. En ce jour, la Terre supporte plus de 8 milliards de personnes. Malgré ce nombre écrasant nous n’avons pas plus de poids que le vide. Ce nombre n’apporte aucun réconfort, leur isolement est assourdissant. Ils sont si seuls, chacun enfermé dans leur tour d’ivoire. L’espace qui les sépare sur ce banc est à l’image de leur solitude : abyssal.

Ces deux-là ne se connaissent pas et sont gênés par la présence de l’autre comme si cet autre était sur le point de dévoiler un secret inavouable. Sans le savoir, ils sont tous les deux installés dans ce parc parisien pour la même raison. Au début, ils pensaient venir savourer les longues et douces journées d’été. Ils arrivaient en milieu d’après-midi pour contempler la beauté de ce monde délicat qui s’offrait à eux tout en poussant les heures jusqu’à la dernière minute avant la fermeture du parc.

Par la suite, venir uniquement l’été était insuffisant. Ils revenaient chaque jour, à chaque saison, à la recherche de ce « quelque chose » qu’ils n’arrivaient pas à saisir. Aujourd’hui, ils ont identifié la vraie raison de leur venue. En effet, cette balade est une bulle d’oxygène leur permettant de s’extraire de leur quarantaine.

Dans le flottement d’un réveil confus, leurs sens naviguent autour d’eux au milieu de l’odeur des parterres de fleurs, le bruit des graviers qui crissent sous le pas pressé des cols blancs ou encore le rire des enfants libérés d’une journée d’école contraignante. Ils essayent de capturer ces moments de vie pour s’en abreuver avidement. En dépit de l’emprise de cette ivresse de vie, la nuit tombe et les tire brutalement de leur béatitude pour les contraindre, de nouveau, à l’exil. Impuissants, ils replongent précipitamment dans les abysses de la solitude.

 

Texte de : Elle